Prière pour la paix

PRIÈRE POUR LA PAIX

autour des pères d'Orient et d'Occident

 

Tous les jeudis de carême 2015, de 19h30 à 20h30

19, 26 févier et 5, 12, 19, 26 mars

 

Au couvent de l'Annonciation des frères dominicains

222, rue du Faubourg Saint Honoré, 75008 Paris

(M : Etoile-ligne 1, Ternes-ligne 2 ; bus : 22,31,43,83,93)

                                                                                                              

 


Conférence du Cercle: l’Église maronite

Par le Père Frédéric Guigain


Conférence du Cercle: l’Église chaldéenne et la situation des chrétiens en Irak

Par Mgr Petrus Yousif vicaire patriarcal chaldéen et Yako Elish, président AEMO


St Julien le Pauvre, église grecque-catholique melkite de Paris


Messe chaldéenne à Notre Dame


Messe de rite byzantin à Notre Dame


Messe maronite


Liturgie arménienne


Embellie pour les coptes

Article paru dans La Nef n° 265 - Décembre 2014

 

            « Les coptes aiment le maréchal Sissi », me confiait cet automne une amie française établie depuis des années au Caire. Il est vrai que les chrétiens d’Egypte se sentent mieux depuis l’arrivée à la tête de l’Etat de l’ancien ministre de la Défense, Abdel-Fatah El-Sissi, plébiscité lors de l’élection présidentielle du 28 mai 2014, après avoir renversé, le 3 juillet 2013, le président Mohamed Morsi, membre de la confrérie islamiste des Frères musulmans, qui avait été élu un an auparavant. Ce changement a été cautionné par l’Eglise au plus haut niveau, notamment par le patriarche des coptes-orthodoxes, Théodore II.

Le président Sissi, qui se montre bienveillant envers le primat de la principale Eglise d’Egypte, a visiblement l’intention d’œuvrer à la pacification des relations entre les diverses communautés qui composent la nation. Plusieurs initiatives récentes illustrent aussi sa volonté de considérer les coptes comme des citoyens de plein droit.

Le 11 octobre, le Premier ministre, Ibrahim Mahlab, a participé à une cérémonie marquant la fin des travaux de restauration d’une église historique, appelée communément « la Suspendue », à laquelle les coptes sont très attachés. Situé dans le quartier du Vieux-Caire, ce très ancien édifice, bâti au Vème siècle, doit son surnom à son impressionnante élévation. L’église a en effet été construite à dix mètres au-dessus du niveau du sol, sur les tours d’une antique forteresse, dite de Babylone, érigée là au temps de l’Empire romain. Selon la tradition copte, la Sainte Famille, fuyant les persécutions d’Hérode, aurait fait halte en cet endroit. L’achèvement du chantier était donc très attendu. Au cours de l’inauguration, le Premier ministre, qui est musulman, a tenu à reconnaître le patriotisme des coptes en citant une parole du défunt Chenouda III, prédécesseur de Théodore II : « L’Egypte n’est pas un Etat où nous vivons, mais un pays qui vit dans notre âme ».

            Dix jours après, ce même dirigeant, aux côtés du patriarche et d’autres dignitaires religieux représentant diverses Eglises, a annoncé le lancement d’une campagne pour promouvoir le pèlerinage des étrangers sur les pas de la Sainte Famille. Un circuit spirituel en six jours a été préparé en étroite collaboration avec la hiérarchie chrétienne.

Les coptes sont très fiers d’avoir accueilli Jésus, Marie et Joseph pour un séjour qui aurait duré trois ans et demi. Une fête inscrite au calendrier liturgique de leur Eglise commémore d’ailleurs cet événement qui n’est pas qualifié de « fuite » mais, comme il se doit, « d’entrée de la Sainte Famille en Egypte ». A partir du Sinaï puis, après une étape dans ce qui est aujourd’hui Le Caire, les exilés venus de Palestine se seraient embarqués sur une felouque pour descendre le Nil vers le sud. Des sanctuaires jalonnent le parcours présumé des hôtes sacrés jusqu’à Dronka, où le monastère Sainte-Marie (Deir El-Moharraq) marque le point ultime de leur périple.

Les chrétiens attendent maintenant le vote d’un projet de loi en cours d’examen portant sur une amélioration des conditions relatives à l’édification de lieux de culte. La nouvelle Constitution, adoptée par référendum en janvier dernier, en fait  une priorité pour le Parlement qui sera élu en 2015. Il s’agit « d’assurer aux chrétiens la liberté de pratiquer leurs rites religieux » (art. 235).

Jusqu’à présent, aucune loi ne régit les demandes de permis de construire des églises qui relèvent donc de l’arbitraire de l’Etat. En fait, l’autorisation nécessite un décret présidentiel qui n’est délivré qu’avec le feu vert du ministère de l’Intérieur, lequel impose des règles telles que l’éloignement de certains bâtiments (écoles, édifices gouvernementaux, mosquées, etc.). Il faut y ajouter les tracasseries administratives. Les délais sont donc interminables (au moins quinze ans) et des refus toujours possibles. Tout cela prive d’églises des quartiers urbains et des villages habités par des coptes qui ont parfois recours à des constructions sans permis. Si la loi est adoptée, elle imposera un délai de 60 jours à la suite du dépôt du dossier et toute absence de réponse vaudra approbation.

Un vent d’optimisme souffle donc chez les coptes. « Aujourd’hui, il y a un changement radical, la nouvelle direction du pays est prometteuse, nous avons un gouvernement qui travaille pour le bien de la patrie et du peuple », déclare Monçef Soliman, membre du Conseil communautaire de l’Eglise copte-orthodoxe (1). Mais cette bonne disposition suffira-t-elle à donner aux chrétiens tous leurs droits ? Un autre copte, l’intellectuel Gamal Assaad, en doute. « Le problème n’est pas de promulguer la loi mais de garantir tous les moyens de son application. Nous avons en Egypte un grand problème de mentalité, voire même d’éducation qui fait qu’un bon nombre de musulmans radicaux refusent la construction des églises, estimant qu’elles vont à l’encontre des principes de l’islam » (2).

La remarque est justifiée : malgré leur mise hors-la-loi par Sissi les Frères musulmans conservent une influence certaine sur une grande partie de la population qui a bénéficié à la fois de leur générosité et de leur endoctrinement. Il faut en outre compter avec le parti salafiste El-Nour (la Lumière), plus extrémiste encore, qui reste autorisé. Or, pour l’islam traditionnel, accorder l’égalité à des chrétiens, fussent-ils des compatriotes, est une injustice faite aux « vrais croyants ». La capacité du gouvernement à aller contre ce principe aura valeur de test pour l’avenir de l’Egypte.

 

                       

Annie Laurent

_____

(1) El-Ahram Hebdo, 5-11 novembre 2014.

(2) Id.


Persécutions : mauvaises nouvelles des chrétiens de Mossoul tombée aux mains des islamistes

Elles nous sont transmises par un dominicain de France qui les tient d'un de ses frères religieux sur place : 

12h30 le 10/06/14

"Chers amis,

Ce n'est pas dans mes habitudes de solliciter vos prières, mais un mail reçu ce matin de nos frères dominicains en Irak nous alarme. Une chaîne de prière semble urgente pour ces frères menacés par des extrémistes dangereux. Voyez le mail vous même et priez pour eux s'il vous plait, faites suivre :

...

Mauvaises nouvelles. Je vous écris dans une situation très critique et apocalyptique de violence à Mossoul. La plupart des habitants de la ville ont déjà abandonné leurs maisons et fui dans les villages et loger à la belle étoile sans rien à manger ni boire.

Plusieurs milliers d'hommes armés du Groupes Islamistes de Da'sh, ont attaqué la ville de Moussoul depuis deux jours. Ils assassinent petits et grands. Les cadavres par centaines sont abandonnés dans les rues et dans les maisons sans pitié. Les forces régulières et l'armée ont fui elles aussi la ville ainsi que le gouverneur. Dans les mosquées, on crie "Allah Akbar, vive l'Etat Islamique". Qaraqosh est entassé par les réfugiés de toute sorte, sans nourriture et sans logement. Les check points et les forces kurdes empêchent les vagues innombrables des réfugiés d'entrer au Kurdistan. C'est horrible et catastrophique ce que nous vivons et ce que nous voyons depuis deux jours. 
Le couvent de Mar Behnam et d'autres églises sont tombés ce matin dans les mains des rebelles, ....
et les voici, ils sont rentrés dans Quaraqosh il y a cinq minutes et nous sommes tous entourés et menacés par la mort..... priez pour nous. Désolé je ne peux plus continuer... Ils ne sont pas loin..."


Religieuses de Maaloula : quelques nouvelles

La chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera a diffusé hier dimanche, une vidéo montrant les religieuses de Maaloula, un document tourné on ne sait où mais qui aurait pu être filmé le 5 février dernier (selon des panonceaux montrés par deux religieuses). Les religieuses du monastère Sainte-Thècle avaient été enlevées le 2 décembre dernier à Maaloula sans doute par le groupe al-Ahrar Qalamoun qui a revendiqué cet enlèvement. Contrairement à la précédente vidéo diffusée par Al-Jazeera, on n’entend pas les religieuses parler. C’est un commentaire dit par une voix masculine qui exprime les supposées déclarations des religieuses… Ce commentaire confirme que les religieuses ont été « enlevées » non pas pour leur “protection” comme il avait été dit dans la précédente vidéo, mais pour servir de monnaie d’échange avec des prisonniers du régime de Damas… Elles sont donc bien depuis deux mois des otages de djihadistes. - See more at: http://www.christianophobie.fr/breves/religieuses-de-maaloula-quelques-nouvelles-et-une-video-curieuse?

La chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera a diffusé hier dimanche, une vidéo montrant les religieuses de Maaloula, un document tourné on ne sait où mais qui aurait pu être filmé le 5 février dernier (selon des panonceaux montrés par deux religieuses). Les religieuses du monastère Sainte-Thècle avaient été enlevées le 2 décembre dernier à Maaloula sans doute par le groupe al-Ahrar Qalamoun qui a revendiqué cet enlèvement. Contrairement à la précédente vidéo diffusée par Al-Jazeera, on n’entend pas les religieuses parler. C’est un commentaire dit par une voix masculine qui exprime les supposées déclarations des religieuses… Ce commentaire confirme que les religieuses ont été « enlevées » non pas pour leur “protection” comme il avait été dit dans la précédente vidéo, mais pour servir de monnaie d’échange avec des prisonniers du régime de Damas… Elles sont donc bien depuis deux mois des otages de djihadistes. - See more at: http://www.christianophobie.fr/breves/religieuses-de-maaloula-quelques-nouvelles-et-une-video-curieuse?fb_action_ids=475164865921123&fb_action_types=og.likes&fb_source=aggregation&fb_aggregation_id=288381481237582#sthash.Y7BDTsvP.dpuf
La chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera a diffusé hier dimanche, une vidéo montrant les religieuses de Maaloula, un document tourné on ne sait où mais qui aurait pu être filmé le 5 février dernier (selon des panonceaux montrés par deux religieuses). Les religieuses du monastère Sainte-Thècle avaient été enlevées le 2 décembre dernier à Maaloula sans doute par le groupe al-Ahrar Qalamoun qui a revendiqué cet enlèvement. Contrairement à la précédente vidéo diffusée par Al-Jazeera, on n’entend pas les religieuses parler. C’est un commentaire dit par une voix masculine qui exprime les supposées déclarations des religieuses… Ce commentaire confirme que les religieuses ont été « enlevées » non pas pour leur “protection” comme il avait été dit dans la précédente vidéo, mais pour servir de monnaie d’échange avec des prisonniers du régime de Damas… Elles sont donc bien depuis deux mois des otages de djihadistes. - See more at: http://www.christianophobie.fr/breves/religieuses-de-maaloula-quelques-nouvelles-et-une-video-curieuse?fb_action_ids=475164865921123&fb_action_types=og.likes&fb_source=aggregation&fb_aggregation_id=288381481237582#sthash.Y7BDTsvP.dpuf

Egypte: les commerces chrétiens marqués d'une croix en vue d'être attaqués

Un rappel de la Nuit de cristal (9-10 novembre 1938) 

Cet message a été diffusé il y a trois heures sur Twitter par Yako Elishco-fondateur de l'Association d'Entraide aux Minorités d'Orient : «Égypte : christianophobie, les commerces tenus par les chrétiens sont marqués ce soir en vue de les brûler rapidement»

6a01156fb0b420970c01901e2ac3d3970b-pi

Alep : La colline de "Jabal al-Saydeh" occupée par les rebelles. Les 312 familles chrétiennes ont pu partir...

Alep - Dimanche, 31 mars 2013 - 23h - Aujourd'hui, de nouvelles familles chrétiennes de Cheikh/Maksoud/Djabal Al Saydeh/La colline de la Vierge ont pu fuir le quartier et sont venus se réfugier chez les Frères [Maristes] augmentant ainsi le nombre de déplacés. Tous sont en pleurs parce que ils ont eu très peur et parce que ils ont perdu le peu qu'ils possédaient. Il nous a fallu leur tout leur fournir et repartir de ro avec de nouveaux déplacés: matelas, couvertures, pyjamas, sous vêtement, serviettes, savon...etc.. et bien sûr les repas. Nous avons organisé une prière entre nous pour Pâques, n'ayant pas trouvé de prêtre disponible pour dire la Messe.

L'après-midi, l'armée a commencé à bombarder le quartier et les derniers fuyards nous ont appris que certains des immeubles des chrétiens de Djabal Al-Saydeh ont été détruits.

On entend jusqu'à cette heure (22h) le bruit des bombardements.

Terrible nouvelle pour nous: le Cheikh Jamili, un notable du quartier, pere de 11 enfants et qui était notre partenaire dans la gestion des trois écoles où logeaient nos déplacés et qui avait été arrêté par les rebelles hier a été retrouvé mort et mutilé. C'était un brave Homme, un leader, très dévoué. Leyla, les Frères et moi sommes bouleversés par cette triste nouvelle.

Le générateur des frères va s'arrêter dans 10 minutes et nos nouveaux déplacés (de 4 mois à 70 ans) vont aller dormir à même le sol sur des matelas. Bonne nuit.  N.A. [Pour les Frères Maristes]

Alep - le Vendredi Saint, 29 mars 2013 - 11h - Depuis hier, accrochages et bombardements se poursuivent de façon ininterrompue à Alep et impliquent les quartiers Syriane et Mhattet Baghdad. 

En réalité, le quartier de Jabal al-Saydeh [la colline de la Vierge], officiellement connu sous le vocable de "Cheikh Maqsoud", vient de tomber dans les mains de l'armée Syrienne "Libre" et de Forsat Al-Nosra; Ces deux mouvements auraient mis près de 10000 hommes et mercenaires dans la bataille, pour s'emparer de la zone.

Lors de l'invasion du matin, 312 familles chrétiennes étaient encore dans le quartier situé sur la colline surplombant le reste de la ville d'Alep. Les francs-tireurs n'arrêtent pas de sévir sur les civils. Nous vivons le calvaire avec Jésus et le Vendredi Saint ; nous croyons fermement que notre croix donnera aussi la résurrection. Par leurs actes, les rebelles pensent nous éloigner du Christ, mais en réalité ils ne font que nous rapprocher de son image. A cette situation dramatique, vient s'ajouter le fait que l'électricité est coupée depuis une dizaine de jours. Priez pour nous.

Alep - le Vendredi Saint, 29 mars 2013 - 20h - Ce soir nous sommes à nouveau face à une situation insupportable. Comment sauver nos frères en Christ qui sont prisonniers de ces mercenaires incontrôlables,  puisque 312 familles chrétiennes sont toujours assiégées à Jabal al-Saydeh.

En outre, 300 rebelles ont investi l'hôpital Mahabbet [l'amour], qui est la propriété d'un groupe de médecins chrétiens ; le Docteur Walid Abdelnour, médecin principal, a lui-même été enlevé à 6 heures, ce matin, avec 5 infirmières qui assuraient le service à l'hôpital. 

Les mercenaires de Forsat al-Nosra ont égorgé sur la grande place, les membres des comités populaires qui tentaient la résistance ; on dénombre trois chrétiens parmi eux. 

Les deux églises du quartier de Jabal al-Saydeh ont aussi été occupées par les rebelles. La tradition voulait que les chrétiens d'Alep visitent sept églises le Vendredi Saint; cette année le nombre de participants aux funérailles de Jésus étaient extrêmement réduit.

Le Veilleur de Ninive.

Le patriarcat grec-melkite pour un chemin de réconciliation en Syrie

Appel de Gregorios III 

 

AïnTraz, le 30/8/2012

 

A nos fils et filles en Syrie et aux fils et filles de l’Eglise dans le monde
A tous les hommes de bonne volonté 

 

Pour la Syrie, la réconciliation est l’unique planche du salut

 

« Venez ayons une parole en commun »
(Sourate Al Omran, 64)

 

« Bienheureux les artisans de Paix »
(Saint Matthieu 5,9)

 

 

Introduction

 

Nos yeux et nos cœurs versent des larmes aujourd’hui car le langage de la violence a surpassé tout autre langage. Les armes affluent de toutes parts et sur toutes les arènes, dans toutes les mains, dans les maisons et chez les individus…Les victimes humaines, aux appartenances diverses, tombent laissant après elles la détresse et les tragédies sociales, familiales et nationales. Que Dieu prenne en sa miséricorde les victimes et qu’Il panse les blessures, guérisse les malades et console les affligés. Face à ces épreuves, les obstacles se multiplient pour trouver des aides humanitaires et pour les acheminer aux besogneux et aux sinistrés.

 

Quelle dynamique pour trouver une issue à la crise ? Par cette lettre nous voulons appeler à nouveau tout le monde au dialogue…afin que nous dépassions nos blessures, nos souffrances et le sang qui a coulé…et que nous soyons du nombre de ceux qui croient au dialogue, à la réconciliation, à la rencontre et au face-à-face…

 

Ce chemin est le plus difficile mais c’est l’unique chemin raisonnable parce qu’il constitue l’unique garantie pour l’avenir. C’est un chemin inéluctable car aucune faction ne peut  éliminer l’autre de quelque manière que ce soit. La violence accroît la violence tandis que le dialogue ajoute au dialogue force et fruit. Quant à la réconciliation elle prépare les cœurs et les esprits à encore plus de dialogue et de réconciliation.

 

L’Eglise syrienne et la Réconciliation

 

Réconciliez-vous avec Dieu ! Réconciliez-vous les uns  avec les autres ! C’est le ministère de la réconciliation ! (2 Corinthiens 5, 18)

 

L’Eglise qui est en Syrie est appelée au ministère de la Réconciliation, Musalaha,  par tous les moyens disponibles car la réconciliation est au cœur de l’enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ dans le Saint Evangile. C’est notre Bien et c’est le Bien de l’humanité…avec Dieu.

 

Nous considérons que le rôle de l’Eglise en Syrie aujourd’hui est ce saint ministère, c’est à dire d’œuvrer en faveur de la réconciliation. Bienheureux les artisans de paix! Nous considérons que ce ministère-là sera la garantie des chrétiens face aux lendemains sombres qui s’annoncent dans le ciel de la Syrie. C’est ainsi que les chrétiens accompliront la plus grande mission par rapport à leur pays comme, historiquement, ils s’activèrent pour sa prospérité à tous les niveaux.

 

Aujourd’hui leur mission est qu’ils se tiennent parmi et avec tous les protagonistes, partout, sur chaque front dans le pays… les appelant tous à la réconciliation civile et sociale…Car le rôle de l’Eglise est d’être le héraut de la réconciliation et son artisan à tous les niveaux. Nous considérons qu’en tant que chrétiens levantins et comme arabes présent et œuvrant dans l’histoire de notre pays dans toutes ses étapes et toutes ses crises, dans son progrès et son développement, dans la paix et dans la guerre, nous avons été et resteront la garantie de la diversité et ceux qui l’implantent et la promeuvent. Oui nous trouvons notre rôle dans cette voie historique.

 

Appel aux Eglises du monde

 

Avec Saint Paul nous disons : « Jésus est notre Paix, Lui qui a fait des deux un seul et qui a détruit le mur d’inimitié parmi les hommes ». (Ephésiens 2, 14) Telle est la source de cet appel que nous adressons à toutes les Eglises du monde, à nos frères catholiques, orthodoxes et protestants. Nous appelons les responsables spirituels à joindre leur voix à celle de l’Eglise qui est en Syrie pour lancer par tous les moyens un appel à la réconciliation en Syrie. Qu’ils le fassent par-devant et à l’adresse des dirigeants et des diverses institutions de leurs pays, à l’adresse de leurs fidèles, de leurs religieux et religieuses et de leurs prêtres…Une campagne internationale est nécessaire pour réaliser la Réconciliation en Syrie. Car si le monde appelait d’une seule voix et chaque jour au dialogue et à la réconciliation …alors oui tout changerait.

 

Appel aux chrétiens syriens

 

Au milieu de ce fleuve de sang qui, jour après jour, coule dans toutes les contrées de la Syrie, nous disons à nos enfants bien-aimés: Patience ! Si vous avez été déplacés à l’intérieur de la Syrie ou dans un pays limitrophe restez proches de vos maisons et de vos biens dans votre pays. Merci à ceux qui hébergent les déplacés. Mais si vous partez au-delà de la région, votre retour sera plus difficile et votre situation ne sera pas facile malgré les facilités offertes par les pays qui vous accueillent, facilités qui ne sauraient durer. C’est pourquoi je vous dis:«n’émigrez pas!» Nous continuerons à mettre tous nos efforts pour aider de toutes nos forces les nécessiteux et les déplacés.

 

Appel aux syriens

 

Grand est mon espoir que nous les syriens, chrétiens et musulmans, qui, tous, subissons le poids de cette situation tragique et sanglante qui dure depuis un an et demi, nous trouverons  tous ensemble -il le faut- une autre voie que celle de la violence, des armes, des tueries et de la destruction car dans cette voie-ci personne ne sort vainqueur mais tous sont des vaincus. La destruction se répand et l’homme est tué, les calamités se multiplient et atteignent tous les citoyens.

 

C’est pourquoi j’adresse mon appel avec le vénérable verset du Coran : «venez ayons une parole en commun!» et avec le verset du Saint Evangile :«Bienheureux les artisans de paix» …Voici le slogan que nous élevons avec cette lettre. La réconciliation est l’unique planche du salut pour la Syrie. 

 

Appel au monde

 

Nous avons l’espoir assuré que notre message sera reçu par les Rois, les Emirs et les présidents arabes et, de l’autre, par les chefs des nations du monde entier, en Amérique du nord et du sud, en Europe occidental et oriental, en Asie, en Afrique et en Australie. De même qu’il soit reçu dans les Eglises et dans les communautés chrétiennes, en Orient et en Occident, dans les organisations non-gouvernementales et par des penseurs, des artisans de paix, surtout ceux dont le labeur a été couronné par un prix Nobel. Sur le terrain il y a le ministère de la réconciliation qui est actif et efficient. Sur un autre plan, il y a des groupes à l’œuvre, formés par des chefs de tribus, de personnes influentes, et qui ont fait preuve de grand succès dans la solution de problèmes de différentes localités, et qui ont fait éviter des grandes calamités, et rétablit la paix entre différentes factions religieuses et autres. Nous demandons à nos amis de soutenir le travail de ces groupes, et de l’Eglise de Syrie qui se consacre à ce ministère de réconciliation afin d’assurer sa dynamique. 

 


Conclusion

 

Pour le ministère de la Réconciliation je suis prêt à offrir ma vie en sacrifice et  d’entreprendre des tournées pour la réussite de notre appel à la réconciliation et au dialogue.

 

Nous portons ce message, message «de paix et de réconciliation» aux sanctuaires de nos Eglises et de nos monastères pour que tous nous élevions nos mains suppliantes pour la sécurité, la tranquillité et la stabilité qui émanent du dialogue, de la réconciliation et de la solidarité par la coordination de tous les potentiels en vue d’un avenir meilleur pour la Syrie avec tous ses enfants, ses confessions, ses partis et ses ambitions.

 

Oui, nous espérons que tous ensemble nous puissions réaliser la béatitude évangélique : «Bienheureux les artisans de paix car ils seront appelés Fils de Dieu».

 

Avec mon amour, mes prières et ma bénédiction.

 

 

 

Grégoire III Laham
Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient d’Alexandrie et de Jérusalem

 

Syrie : Encore un prêtre enlevé....Un autre forcé à se convertir à l'Islam. Syrie - le 4 mars 2013 - (20h) - A ce jour, nous sommes toujours sans nouvelles des trois prêtres enlevés. Hauran (Syrie) - Le Patriarcat grec-melkite catholique de Damas a confirmé la nouvelle de l'enlèvement du Père Hassan Tabbarah qui relève de l'Archevêché de la région du Hauran. Cet enlèvement s'ajoute à celui des trois autres prêtres (Les Pères Michel Kayyal et Ishak Mahfoud) et un troisième, très âgé qu'ils n'ont libéré qu'après l'avoir forcé à se convertir à l'Islam. Rappelons simplement que les prêtres des villes exposées et envahies par les hordes de mercenaires soutenues par l'Europe et les USA, (Tabqa, Raqqa, Jdaydeh, Yacoubieh et même Homs) ont du se sauver en catastrophe.

Apocalypse en Égypte

On ne se refait pas : chaque jour j’écris sur toute une série de « sujets », la plupart du temps les mêmes que lorsque j’étais un éditorialiste en vue, avant de prendre ma retraite l’été dernier. Et pourtant, depuis des mois, je n’ai rien écrit sur le Moyen-Orient, même en passant. Ce n’est pas que je ne suive pas l’actualité. Ce n’est pas que je manque d’idées d’attaque. C’est plutôt une forme d’entropie : une fatigue à l’égard de « l’islamisme » et de ce qui semble devoir être son irrésistible ascension.

J’en suis venu à me demander si les journalistes des années 30 opposés à la politique d’« apaisement » avaient jamais cessé de parler de Hitler parce qu’ils étaient las de se répéter et que rien de ce qu’ils pouvaient écrire y changerait quoi que ce soit. J’avais ce sentiment en feuilletant les pages d’un journal britannique, leYorkshire Post, de l’époque. Il s’était illustré dans la critique churchillienne du coût que représentait cette politique d’ « apaisement ». Puis soudain, au début de la guerre, il se tut. Il n’y avait plus rien à ajouter.

Au cours des années qui ont suivi le 11 septembre, je traitais régulièrement des événements du Moyen-Orient. Il n’y avait au départ que peu de journalistes dotés d’une bonne connaissance de la région ; pendant les guerres d’Afghanistan et d’Irak, j’eus toute liberté de dire ce que je pensais souvent à contre-courant de l’opinion moyenne.

J’avais également eu la chance avant cela que le remarquable rédacteur-en-chef d’alors du Ottawa Citizen m’envoie en reportage en 1998 en Israël et en Égypte. Dans ce dernier pays, ma mission principale était de m’intéresser à la persécution des coptes. Que cette idée soit venue à l’esprit d’un rédacteur-en-chef d’un quotidien urbain était déjà remarquable en soi. Il pensait en outre que c’était important.

En lisant le propos excellent de George Marlin sur « l’Eglise persécutée » ce mercredi dans ces colonnes, je me rends compte combien je faillis alors à ma tâche. Certes, je me livrais à de profondes recherches au sein de la communauté copte, j’interviewais des membres de la hiérarchie, et en retirais des impressions très vivantes. Je m’entretenais avec tous les défenseurs égyptiens des « droits de l’Homme » que je pouvais trouver, je vérifiais le bien-fondé des rapports sur des atrocités, j’écoutais patiemment ce qu’avait à me dire le cheikh de l’Université Al-Azhar (l’équivalent égyptien musulman de l’archevêque de Canterbury). Beaucoup de platitudes sur « l’amour fraternel » entre les fidèles des « deux religions » égyptiennes. Est-ce que je savais que le pape des Coptes et le Cheikh jouaient au golf ensemble ? Les massacres « occasionnels » de chrétiens dans les villages égyptiens du Delta et de Haute-Egypte étaient toujours sévèrement condamnés.

De ce côté de l’Atlantique, j’avais lu tout ce que je pouvais trouver. Un petit « lobby copte » était alors actif au Congrès. Il cherchait à attirer l’attention sur les persécutions en Égypte et à provoquer une réaction du gouvernement américain. Ses rapports, ainsi que ceux des évangéliques américains qui s’étaient épris de la cause, me fournissaient plein d’éléments factuels.

A la vérité je fus émerveillé de la présence parmi les coptes d’une foi qui évoquait pour moi le premier siècle après Jésus-Christ. Je confiais à un de mes collègues :« C’était comme si les Saints, les Anges, et même Marie et le Christ lui-même étaient au coin de la rue ». Mon enthousiasme d’être témoin d’une telle foi transpirait de mes reportages sur les quartiers coptes comme celui de la ville-poubelle habitée à la périphérie du Caire par les chiffonniers chrétiens qui y avait creusé dans la roche quatre églises-cathédrales à la lisière du désert oriental. J’étais frappé par les statues que j’y découvrais, fraîchement taillées, défi à l’iconoclasme musulman. De style « primitif », œuvre de paysans, elles étaient animées d’une telle vie qu’elles rappelaient l’art chrétien des premiers temps.

Dans un monastère dans le désert, je fus également confondu de la survivance du passé chrétien de l’Égypte au long des siècles de conquête musulmane, coupé de la civilisation catholique implantée en Irlande et en Europe par leurs ancêtre missionnaires.

Treize ans avant les « printemps arabes », je ne pouvais néanmoins m’empêcher de penser que la fin était proche ; que la chrétienté égyptienne était proche de son Apocalypse. Je le sentais aussi dans les propos des plus conscients de mes interlocuteurs coptes : qu’il y avait cette fois quelque chose de différent dans la menace islamique y compris sous le régime de Moubarak qui théoriquement les protégeait.

Tout au long des siècles, il y avait toujours eu un certain niveau de persécution et de temps en temps des pogroms ; une pression permanente sur les chrétiens pour qu’ils se convertissent à l’islam de telle sorte qu’un pays qui comptait sans doute à l’époque des premières Croisades une majorité de chrétiens était devenu majoritairement musulman. Mais sur un arrière plan de tolérance. Avec « l’islamisme » aujourd’hui, c’était différent. Ce n’était plus l’islam du passé.

Homme ou femme copte, chacun ou chacune m’implorait de ne rien écrire sur la persécution et surtout ne pas encourager les soi-disant « amis » à Washington à faire du tapage. Cela ne pouvait qu’aggraver les choses. Et je m’y suis largement plié, m’interdisant de publier quelques « sujets ». J’éprouve aujourd’hui un sentiment de culpabilité au fait d’avoir été si prudent à leur demande. Ne l’eu-je pas été, j’aurais certes pu avoir du sang sur les mains. Car je n’aurai pu dissimuler certaines de mes sources qui auraient été victimes de représailles.

C’est mon cauchemar. Eu-je été envoyé par quelque rédacteur-en-chef aussi perspicace dans l’Allemagne des années 30 enquêter sur la persécution des juifs, j’aurais été confronté au même dilemme. Les juifs eux-mêmes m’auraient imploré de ne pas rendre les choses encore plus difficiles pour eux.

 

11 chrétiens égorgés (1 en France 10 au Nigéria)

Des attaques menées par des islamistes de Boko Haram ont une nouvelle fois violemment visé samedi et dimanche des chrétiens et des églises dans le nord du Nigeria.

10 chrétiens ont été égorgées par des islamistes qui sont passés de maison en maison samedi soir dans le quartier chrétien de la ville de Chibok, dans le nord du pays.

10 personnes égorgées comme des moutons

« Les assaillants sont arrivés vers 21h en scandant Alahu Akbar (…) ils se sont rendus dans des maisons qu’ils avaient identifiées dans un quartier à dominante chrétienne de la ville pour massacrer 10 personnes comme des moutons », a déclaré à l’AFP un responsable local qui a requis l’anonymat.

« Les hommes sont arrivés en grand nombre et ils sont entrés dans des maisons qui avaient été choisies avec précision et ils ont massacré 10 personnes en criant Allahu Akbar », a rapporté Ezekiel Damina, un habitant du quartier de Myan, en périphérie de Chibok, à 170 km de Maiduguri, le fief de Boko Haram.

Dimanche, les islamistes ont incendié trois églises et des postes-frontières dans la localité de Gamboru Ngala, et tué au moins deux policiers.

« Des hommes armés, on pense qu’ils sont de Boko Haram, sont arrivés à cinquante en voiture et en moto, vers 8h30, et ils ont attaqué et brulé des postes de sécurité à la frontière (avec le Cameroun) », a déclaré à l’AFP, Modugana Ibrahim, un habitant.

« J’ai vu le cadavre de deux policiers en sortant de la ville, près du commissariat incendié », a ajouté M. Ibrahim.

Vous aimez cet article ? Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir les nouveaux articles de Dreuz, une fois par jour en fin d’après-midi.

L’information a été confirmée par un autre habitant, Sani Kani, qui a précisé qu’un des corps gisait sur le bas-côté de la route alors que l’autre était assis dans un fourgon de police.

Ils ont brûlé le poste de police et trois églises en scandant Allahu Akbar »

Les hommes armés « scandaient Allahu Akbar, ils ont brûlé le poste de police et trois églises », a déclaré Hamidu Ahmad, un autre habitant, à l’AFP.

Des échanges de tirs ont eu lieu à la mi-journée entre les assaillants et des renforts de police arrivés de Maiduguri, le fief de Boko Haram, à 140 km de là. Les tirs ont cessé dans l’après-midi, mais la police avait quadrillé les rues de la ville, déserte. Les habitants étaient enfermés chez eux et beaucoup d’hommes avaient quitté la ville vers des villages voisins ou en direction du Cameroun, de peur de représailles des forces armées contre les civils.

Il y a deux semaines, des habitants ont vu circuler des tracts islamistes, qui imposaient aux femmes de porter le hijab (voile islamique) et interdisaient la vente de cigarettes et l’ouverture de lieux de rencontre comme des cafés.

Dimanche dernier, un double attentat suicide a fait onze morts et une trentaine de blessés dans une église protestante située dans l’enceinte d’une caserne dans la ville de Jaji (Etat de Kaduna), dans le nord.

Boko Haram

Boko Haram, qui signifie « l’éducation occidentale est un péché » – a revendiqué de nombreuses attaques, notamment dans des lieux de culte chrétiens au moment du service du dimanche, dans le nord et le centre du Nigeria.

Les violences attribuées aux islamistes et leur répression sanglante par les forces de l’ordre ont fait, selon les estimations, plus de 3.000 morts depuis 2009.

Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, avec 160 millions d’habitants, et premier producteur de pétrole du continent, est divisé entre un Nord, majoritairement musulman, et un Sud à dominante chrétienne.

Ce bilan s’ajoute au chrétien égorgé la semaine dernière en France : l’avocate Raymonde Talbot (le bâtonnier de Marseille a annulé l’arbre de Noël, peut-être pour apaiser son bourreau).

 

Chrétiens en terre d'Islam

Monseigneur Raphaël Kutaïmi, curé de la cathédrale Sayedat Al-Najat de Bagdad, est un survivant. Il raconte : "C'était un dimanche. La prière avait commencé. Après la lecture des psaumes, nous avons entendu l'explosion d'une voiture piégée à l'entrée de l'église. Cinq terroristes sont entrés. Ils ont tué 45 personnes, y compris un bébé qui avait entre 3 et 4 mois. Les terroristes sont restés quatre heures dans l'église. Quiconque bougeait ou posait une question était abattu. Les cinq terroristes se sont fait exploser dans l'église. L'armée irakienne encerclait le bâtiment, mais n'a pas donné l'assaut. Nous entendions même des hélicoptères de l'armée américaine. Au bout de quatre heures, l'armée irakienne est entrée avec les secours. Ils ont emmené les blessés dans les hôpitaux et emporté les morts".

C'était le 31 octobre 2010. Blessé à l'abdomen par un éclat de grenade, monseigneur Raphaël Kutaïmi réussit néanmoins à sauver un groupe de fidèles en les cachant dans la sacristie.

Cet événement montre, plus que jamais, la détresse des chrétiens en terre d'islam.

Le père Kutaïmi vit aujourd’hui à Paris. J'ai eu l'occasion de le rencontrer à plusieurs reprises. Cette disponibilité et son histoire personnelle font de lui le personnage principal de ce documentaire où se mêlent témoignage et travail de documentation.

"Chrétiens en terre d'islam" interroge aussi des spécialistes des deux religions sur les raisons de la persécution dont sont victimes les chrétiens.

Durant toutes les étapes de l'enquête, il y a eu une réflexion sur les dimensions de ces persécutions ainsi que sur ses causes.

Si certains fustigent les discours virulents d’imams radicaux, d’autres mettent en garde l’Occident contre des "provocations" qui pourraient se répercuter directement sur les chrétiens d’Orient.

Le passé s'invite aussi dans le débat. On parle à nouveau de "croisades" ou encore de "choc des civilisations", notamment après les attentats du 11 septembre 2001 et la guerre en Irak.

Les révoltes arabes permettent aujourd’hui aux islamistes de conquérir le pouvoir plus facilement que sous les anciens régimes. En Syrie, enfin, les chrétiens sont les otages d’une situation qui les dépasse. L’exil devient alors une issue inévitable. Les chrétiens d'Orient représentaient environ 20% de la population au début du siècle. Ils ne serait plus que 2% aujourd'hui.

 

Les chrétiens vont à la messe de minuit, la peur au ventre

Chaque année, le soir de Noël, alors que les Européens vivent la commémoration de la naissance du Christ comme une fête joyeuse, les chrétiens vivant là où le christianisme est persécuté vont à la messe de minuit, la peur au ventre. Chaque année en effet, les chrétiens de ces pays sont pris d’assaut jusque sur le parvis de leurs églises. Le message de leurs bourreaux est clair : pour être en sécurité, il faut soit partir soit cesser d’être chrétien.

Le nombre de Chrétiens persécutés dans le monde oscille entre 100 et 150 millions d’âmes. Ce chiffre, en hausse constante, fait du christianisme la religion la plus persécutée. Selon Portes ouvertes, « un chrétien meurt toutes les 5 minutes ». 

Et comme l’explique Marc Fromager, directeur de l’Aide à l’Eglise en détresse (AED), « sur 131 pays de culture chrétienne, il n’y en a pas un seul où la législation sur la liberté religieuse laisse à désirer. Sur 49 pays de culture musulmane, 17 ne tolèrent aucune autre religion et contrôlent étroitement les croyants non musulmans, 19 reconnaissent théoriquement la liberté religieuse mais ne l’appliquent pas en pratique. Les chrétiens restent le groupe religieux le plus discriminé dans le monde: 75 % des cas d’atteintes à la liberté religieuse les concernent ».

Et le pire dans cette christianophobie mondiale est l’indifférence qui l’entoure.

Certes, les attentats contre des Chrétiens en Irak ou en Egypte en 2010-2011 revendiqués par Al-Qaïda furent fort médiatisés. Mais les nombreux cas de « christianophobie ordinaire », commis au nom des législations en vigueur ou avec la complicité des autorités, sont ignorés. Ceci s’explique par le fait que les mythes fondateurs du politiquement correct et la « politique d’apaisement » empêchent de désigner les bourreaux.

En vertu du premier mythe, celui qui fait du communisme l’idéologie égalitaire des « opprimés », il est impossible de dire que les régimes marxistes d’hier (ex-URSS) et d’aujourd’hui (Chine, Corée du Nord, etc) sont les plus terribles persécuteurs de chrétiens, lesquels sont pour eux des « agents de l’Occident capitaliste ». Rappelons à ceux qui pensent que le communisme est « mort » avec la chute de l’ex-URSS que la Chine et la Corée du Nord communistes sont les plus grands tueurs de chrétiens. En Corée du Nord, ces derniers peuvent être tués juste à cause de leur foi. En Chine, l’évangélisation est punie par des peines de prison et les chrétiens, suspects d’être « révolutionnaires », ne peuvent adhérer qu’aux pseudos églises contrôlées par le parti communiste. Fait parmi tant d’autres, le 25 décembre dernier, lorsque les membres de l’église protestante Shouwang ont voulu célébrer leur messe, 50 d’entre eux ont été arrêtés. Et depuis avril 2011, date à laquelle l’église a été obligée de célébrer son culte en plein air, faute de local, 1000 fidèles ont été incarcérés. Chaque année, le nombre de chrétiens incarcérés à vie ou morts en prison –dont des évêques et nombre de prêtres- s’élève à des milliers.

En vertu du deuxième mythe, celui des religions asiatiques – boudhisme et hindouïsme – « foncièrement pacifiques et tolérantes », les crimes anti-chrétiens commis en terre bouddhiste (Laos, Cambodge, Vietnam, etc) ou hindouïste (Etats de l’Union indienne dirigés par le parti nationaliste BJP) sont ignorés par nos bonnes consciences « bobo » qui pensent que le christianisme est la pire des religions. Or en Inde, les chrétiens, réprimés par les lois « anti-prosélytisme », sont perçus comme des « traîtres » à la nation indienne hindouiste. Souvent issus de la sous-caste des Dalits (Intouchables), ils subissent des raids d’extrémistes hindous et des partis nationalistes religieux au pouvoir dans certains Etats. Ainsi, dans l’Etat de l’Orissa, mille chrétiens ont été tués depuis 2007 ; 50 000 Dalits ont fui leur maison pillée par les hindouïstes, mais la plupart des criminels anti-chrétiens ont échappé à la justice.

Vous aimez cet article ? Inscrivez-vous à notre newsletter pour recevoir les nouveaux articles de Dreuz, une fois par jour en fin d’après-midi.

Le troisième mythe, celui de « l’islam religion de paix et de tolérance », empêche de dire que les chrétiens (assimilés aux « Croisés occidentaux ») ont toujours été traités en citoyens de seconde zone ou en bouc-émissaires, parfois cibles de génocides (Turquie, Soudan, etc).

Au Nigeria, plus grand Etat musulman d’Afrique noire, qui compte 50% de musulmans et autant de chrétiens, 11 Etats fédéraux du nord (à majorité musulmane) ont imposé la charia aux chrétiens. Comme chaque année, les chrétiens redoutent des attaques islamistes lors de la messe de minuit, comme celles qui ont tué 50 fidèles durant la Noël 2011. Dans le Nord du pays, qui a sombré dans la guerre civile depuis que les partis islamiques ont refusé la victoire électorale du président nigérien chrétien Jonhattant Gooluck, le mouvement islamiste terroriste Boko Haram (qui signifie « interdire l’Occident »), a tué plus de 3000 chrétiens depuis 2009. En 2012, 450 chrétiens ont été tués, dont 185 dans la ville de Kano.

Au Pakistan, les Chrétiens, qui forment 1,5% de la population, sont de véritables sous-citoyens. Le cas d’Asia Bibi, cette mère de famille chrétienne condamnée à mort pour « blasphème », après avoir bu dans un puits « réservé aux musulmans », n’est qu’un cas (médiatisé) parmi tant d’autres (non médiatisés).

En Arabie Saoudite, grand allié des Etats-Unis, le christianisme est interdit. Une fatwa du chef suprême du wahhabisme stipule que les églises doivent être détruites dans la péninsule arabique. Récemment, 30 chrétiens ont été incarcérés à la prison de Briman (Djeddah) pour avoir célébré un office en privé. Depuis leurs geôles, ils implorent en vain l’aide des Nations unies et des organisations de défenses de droits de l’Homme.

En Syrie, les chrétiens sont agressés par les Salafistes et l’Armée Syrienne Libre (ASL), soutenue par la Turquie. Ceux qui vivent dans la zone de Lattaquié, Tartus, Tal Khalakh ou dans la « vallée des chrétiens », jadis havre de paix, sont expulsés de leur village par des jihadistes.

En Egypte, où les Frères musulmans ont fait approuver une constitution fondée sur la Charià, les chrétiens sont désignés comme les responsables des manifestations laïques hostiles au président Morsi et à la Charià. En décembre 2012, un tribunal du Caire a condamné à mort sept chrétiens coptes pour leur implication dans le film islamophobe qui enflamma le monde. Mais le journaliste qui diffusa en premier le film sur une télévision égyptienne n’a, quant à lui, jamais été inquiété…

Fait divers parmi tant d’autres, sous prétexte que la chemise d’un musulman aurait été brûlée par un chrétien, le quartier chrétien de Dahshura a été entièrement brûlé par les islamistes…

En Irak, la situation est encore plus tragique : depuis le retour des islamistes en 2003, après la chute du régime laïc de Saddam Hussein, il ne reste plus que 300 000 chrétiens (contre 1,2 million en 1980).

Et en Palestine, dans la ville du Christ, à Bethlehem, les chrétiens rasent les murs.

La conclusion s’impose d’elle-même : en restant silencieux, les dirigeants occidentaux, qui pourraient exiger de leurs « alliés » musulmans le même traitement pour les chrétiens que celui qu’ils exigent pour les musulmans en Occident, sont de facto complices des gouvernements qui persécutent ou tuent des chrétiens.

© Alexandre del Valle. L’original de l’article peut être consulté ici

 

Noël et Christianophobie: Les Chrétiens persécutés dans le monde : entre indifférence et complicité

Les fragiles Noëls d'Orient

Tous ceux qui ont connu ces modestes Noëls d'Orient, en Syrie ou en Irak, ou ceux plus assurés du Liban d'autrefois, sont traversés d'une même poignante inquiétude. Ils étaient pourtant bien timides, ces Noëls-là. À peine voyait-on, à côté de quelques églises, des lumières qui dansaient et des petites bougies allumées sous le porche. Il faisait doux et humide. Des oranges, parfois, étaient accrochées aux branches d'un olivier. Ces Noëls sur la terre des premiers chrétiens ne se célébraient que dans l'intimité d'une famille spirituelle et sans ostentation. Mais au moins étaient-ils tolérés, et même parfois partagés. Ces célébrations ont perduré. On les a vues peu à peu se déliter au fil des conflits, du premier, celui du Golfe, aux révolutions du printemps arabe.

Que reste-t-il aujourd'hui des fêtes de décembre des chrétiens d'Orient, et qu'en sera-t-il demain ? De la Syrie, toujours en guerre, viennent des nouvelles alarmantes. La communauté chaldéenne a fondu en quelques années. L'adoption de la Constitution égyptienne ne peut en aucun cas rassurer les Coptes, premiers habitants des bords du Nil, à qui sera tôt ou tard demandé de se soumettre ou de disparaître. C'est un long et lent mouvement qui est en train de s'accélérer et ne sera pointé comme historique que dans plusieurs décennies, quand on se penchera sur ce qui fut l'origine du christianisme et ce qui en est résulté.

Or, ce n'est pas simplement la fin d'une longue cohabitation qui perdura au-delà des affrontements interreligieux, au-delà des guerres confessionnelles, mais davantage une autre perception du monde qui vient dans ce lent retour de balancier renverser des certitudes que l'on croyait établies et bouleverser de tacites accords millénaires. Une à une, les églises de Bagdad ont fermé, menacées non pas par les voisins musulmans, mais par des idéologies hégémoniques, le plus souvent venues d'ailleurs. Et il ne fait aucun doute qu'à mesure que disparaissent les despotes haïs, derniers avatars d'un panarabisme laïc, une terre ne saurait supporter qu'une seule unité religieuse. Des civilisations reculent ou meurent avant de renaître. Et c'est ainsi que peu à peu s'amenuisent, d'hiver d'Orient en hiver d'Orient, leurs vacillantes petites bougies de Noël.

 

Pakistan : une foule musulmane a tiré sur des chrétiens sortant de l'église à Noël

Pendant qu’à Karachi, le 25 décembre 2012, le Président du Pakistan, Asif Ali Zardari, et le président du Parti du peuple pakistanais au pouvoir, Bilawal Bhutto Zardari, coupaient le gâteau de Noël offert par le ministre de l’Harmonie Nationale, le catholique Paul Bhatti, et que l’archevêque de Karachi, Mgr Joseph Courtts ainsi que l’évêque de Karachi, Mgr Sadiq Daniel, participaient à une séance de photos, une foule de musulmans munis d’armes meurtrières tiraient sur des fidèles chrétiens innocents à leur sortie de diverses églises d’Iqbal Town dans la capitale Islamabad.

A midi le 25 décembre 2012 des fidèles chrétiens sortaient de différentes églises d'Iqbal Town à Islamabad après les prières de Noël quand une foule d’une centaine d’extrémistes musulmans munis d’armes automatiques, de pistolets et de bâtons ont attaqué des femmes, des hommes et des enfants chrétiens.

Ashraf Masih a reçu une balle dans la jambe pendant qu’il courait pour sauver sa vie, Iqbal Masih a été blessé par balles à la jambe et au bras, Shahzad Masih a été blessé et s’est écroulé sur le sol où il a été battu à coups de bâton par une foule sans pitié. Yousaf Masih a été grièvement blessé et une dizaine d’autres chrétiens, hommes, femmes et enfants, ont également subi des blessures.  

La police du poste local de Shahzad Town est arrivée sur les lieux pour maintenir l’ordre : elle a arrêté seulement deux musulmans, Khalid Mohammad et Mohammad Riasat Satti, et envoyé les chrétiens blessés à l’hôpital pour examen médico-légal. Une dénonciation en vertu des articles 452, 109, 324 148 149 du Code pénal du Pakistan a été enregistrée sous le numéro 669/2012 au poste de police de Shahzad Town contre les assaillants - 35 musulmans inconnus et 4 musulmans identifiés -  mais la police a libéré l’un des musulmans identifiés dans la plainte, Mohammad Riasat Satti, le soir même du 25 décembre.

La tension était grande dans tout le Pakistan et le gouvernement avait pris des mesures spéciales après qu’un religieux musulman a émis une fatwa contre la célébration de Noël et la participation des musulmans à celle-ci. Le religieux musulman Ibtisam Elahi Zaheer avait publié un décret religieux (fatwa) sur Facebook, dans ces termes : «Nous devons êtres tolérants envers les personnes d'autres religions mais nous ne pouvons participer aux cérémonies religieuses et aux autres événements des non-musulmans. Noël est un événement religieux des chrétiens, et selon leur théologie Jésus était le fils d’Allah né en ce jour particulier ; nous devons par conséquent éviter cet évènement et éviter de leur offrir des vœux. Les musulmans peuvent manger leur nourriture et sont autorisés à épouser les femmes chrétiennes chastes mais nous ne pouvons célébrer Noël car cette fête contrevient au concept du monothéisme dans l'islam. »

Le Dr Paul Bhatti, ministre de l’Harmonie nationale, et Akram Gill, ministre d’État, étaient trop occupés à se faire photographier avec des dignitaires de haut rang, et les fonctionnaires de police de Shahzad Town n’ont pas arrêté les assaillants musulmans, présentant faussement les faits comme des émeutes intercommunautaires.

Basharat Khokhar, un défenseur des droits humains basé à Islamabad, a été le premier à se rendre à Iqbal Town aujourd'hui pour négocier l’enlèvement des barricades érigées par les autorités autour des quartiers où résident les chrétiens attaqués à Noël afin de les protéger de nouvelles attaques des foules musulmanes menaçant leur vie et leur sécurité, car les chrétiens commençaient à manquer de nourriture et de lait pour leurs enfants.

Le Pakistan Christian Post a communiqué avec Arshad Ali Khokar et Fiaz Ahmad Ranjha de la police de Shahzad pour des informations sur le défaut d’arrêter les musulmans accusés dans la plainte mais ils n’étaient pas disponibles pour commentaires.

La nouvelle de cette attaque contre des chrétiens le jour de Noël a été délibérément bloquée par les médias et l’administration de la capitale Islamabad.

Source : Muslim mob attacked Christian worshipers on Christmas Day in Islamabad, Pakistan Christian Post, 1 janvier 2013. Traduction par Poste de veille

 

Y aura-t-il encore des chrétiens d’Orient à Noël prochain ?

Il ne faut pas s’y tromper, le but certain des nouveaux dirigeants du monde arabe, de ces belles figures romantiques du Printemps du même nom, c’est la vidange du chrétien au sud et à l’est de la Méditerranée dans les plus brefs délais. Dans 20, ans il y aura toujours des pandas, des loups et des ours polaires, mais y aura-t-il des chrétiens d’Orient ?

Sauve qui peut ! Il y a cinq ans, des centaines de milliers d’Irakiens chrétiens trouvaient refuge en Syrie. Aujourd’hui, les Syriens fuient vers le Liban. Et demain, Chypre, Malte, les côtes d’Italie ?

De tout le croissant méditerranéen, les chrétiens qui le peuvent encore prennent leurs jambes à leurs cous, privant tous ces pays d’une minorité en général très cultivée, éduquée et autrefois jugée utile.

La RTS, à mille lieues de ses habitudes, livre deux courts sujets, l’un sur la fuite des coptes d’Egypte, où l’on voit la démocratie constitutionnelle au service de la pire des dictatures islamistes en gestation et où l’on apprend que Mohamed Morsi a déclaré la guerre aux chrétiens, l’autre sur le Liban, où l’on voit des salafistes promettre mille morts à tous les mécréants qui leur résisteront.

Partout ces même jeunes premiers, la barbe et le sourcil fournis, l’œil torve et chargé de colère, kalachnikov en bandoulière, le front aussi bas que les cieux qui s’abattent sur ces perles de culture qui seront toutes détruites et perdues à jamais une fois qu’il sera trop tard. Comme ces fanatiques gagneraient à venir en Europe, où on leur apprendrait que l’islam est amour, paix, tolérance, ordre et beauté, luxe, calme et volupté.

Silence on tue

Pendant que les grandes puissances de l’Occident s’apprêtent à nous rejouer, comme si de rien n’était, l’air des armes de destruction massive sur la variante chimique - armes que la Syrie n’a probablement pas et qu’elle ne serait pas assez folle pour utiliser dans un pareil contexte – les chrétiens syriens tombent comme des mouches dans une indifférence devenue presque normale dans le climat d’anti-christianisme actuel.

Au nord de la Syrie, les djihadistes – repoussés de l’est par des Kurdes endurcis par des décennies de résistance et qui rêvent de leur autonomie sur le modèle de leurscousins irakiens – se sont abattus sur la ville d’Alep. Les derniers quartiers libres sont encerclés. Les chrétiens qui n’ont pas su fuir plus tôt sont prisonniers. Pour les chrétiens arméniens – une importante communauté vivait là depuis le génocide – fuir par la Turquie n’est pas une option, ils n’y seraient pas en sécurité.

En Suisse, la question de savoir si le fait d’être chrétien et Syrien en pareille situation est un motif d’asile ne paraît pas définitivement tranchée, sans que la chose fasse d’ailleurs bondir notre belle gauche humaniste et référendaire. L’on goûte ici à toute l’hypocrisie d’un système, une vitrine, qui sauve les uns et condamne les autres.

Musulmans victimes eux aussi

Les sunnites aleppins ne sont pas en reste, qui se mordent aujourd’hui les doigts de leur soutien passé aux islamistes. De source privilégiée, les salafistes les menacent de brûler leur maison en cas de manque d’enthousiasme pour leur cause. Dans les quartiers sous leur contrôle, patrouille désormais une police religieuse montée sur le modèle saoudien. « Si l’on attrape une femme voilé au volant, on confisque la voiture. Si la femme n’est pas voilée, on confisque la femme et la voiture », font-ils dire à leurs nouveaux sujets. Les chrétiens qui veulent rester chrétiens doivent obéir en tout aux lois islamiques et payer un tribut, le tribut des dhimmi.

Sur le front, les premières cibles des djihadistes sont les boulangeries (âmes sensibles s’abstenir) et les réservoirs d’eau, pour créer une dépendance matérielle totale. Selon nos sources, le kilo de pain serait passé de 20 livres syriennes à plus de 200 et il faut faire la queue aux aurores, pendant des heures. Dans les quartiers sous contrôle de l’armée régulière, l’on a encore droit à trois-quarts d’heure d’électricité par jour, la semaine dernière c’était trois heures. Le froid est vif, on arrache les arbres des jardins publics. Plus loin, on apprend à des enfants à couper les têtes des prisonniersmécréants (âmes sensibles s’abstenir), pour « purifier » la ville… quand le temps sera venu. C’est dans ces conditions qu’il faudra passer Noël… Noël.

Une voix

Quand ils ont du courant, les Aleppins envoient de leurs nouvelles à leurs proches par e-mail, l’un d’entre eux, Firas, parle du temps où chrétiens et musulmans vivaient en harmonie, de cette paix qui vient au cœur des hommes de bonne volonté au souvenir de la naissance du Christ. Voici ce qu’il écrit (1):

« Mon ami m’a appelé hier. Mohammad était triste en raison de l’absence des manifestations de joie. La joie qu’il avait l’habitude de voir dans nos quartiers, chaque année au moment de Noël. Les arbres aux mille lumières.

Ami d’enfance et compagnon fidèle pendant les années passées à l’école grecque catholique d’Alep, cette joie a été partagée par lui et par d’autres amis musulmans. Le plaisir de partager un petit cadeau distribué par le Père Noël, pour nous, à l’école. Mohammad a aimé Noël, son symbole. Pour manifester son attachement à cette fête, en solidarité avec nous, les chrétiens, il a acheté l’arbre et l’a mis dans sa maison pour voir ses enfants heureux.

Mohammed n’est pas un cas rare dans notre société syrienne. Beaucoup de voisins ou collègues de travail partagent volontiers les fêtes chrétiennes.

Non, Mohammad n’est pas le seul à manifester sa tristesse, tous les Syriens sont aujourd’hui bien tristes, en deuil, sur ce qui se passe dans ce pays bien-aimé, qui a recueilli diverses communautés depuis des milliers d’années. Nous ne pensons plus à qui peut revenir la faute, ou qui est responsable de ce qui s’est passé, nous prions que la guerre et la destruction s’arrêtent. 

Aujourd’hui, après presque 20 mois depuis le début des évènements en Syrie et deux ans après le commencement du printemps que l’on appelle arabe, il est devenu clair que la direction politique dans la région arabe est la direction du musulman (fanatique), pris en charge par le système mondial ou la soi-disant communauté internationale, qui tire parti des fugues des jeunes pour atteindre le gouvernement [syrien ndlr]. Comme il est devenu clair que l’appel à la démocratie en réclamant la liberté serait balayé et remplacé par une dictature religieuse musulmane en lieu et place d’une dictature qui a assuré la sécurité de la majorité des citoyens. Cette dictature religieuse est limitée, manipule la pensée et fait retourner, reculer, la société à des centaines d’années en arrière. »

Joyeux Noël et paix sur la terre.

 

(1) Traduit de l’arabe.

 

Egypte : des musulmans sèment la terreur dans une école chrétienne

Deux religieuses en Haute-Égypte ont vécu une «peur inimaginable» la semaine dernière et l’une d’elles a été hospitalisée pour traumatisme psychologique après que 1.500 villageois musulmans brandissant des épées et des couteaux les ont enfermées dans une résidence et ont menacé de les brûler vives. Le lendemain, les assaillants ont terrorisé les élèves et la fréquentation de l'école a depuis chuté de plus d’un tiers.

Le 4 mars, une foule de musulmans a accusé les religieuses de construire une église sur le campus. Ils ont cerné la résidence d’une école publique gérée par le privé en scandant des slogans islamiques, dans le village d'Abu Al-Reesh dans la province d’Assouan. Deux religieuses qui enseignent bénévolement dans les écoles de langue Notre Dame ont passé environ huit heures barricadées dans la résidence du campus.

Un groupe d'hommes armés d’épées a arrêté un employé, l’accusant de «construire une église», ajoutant qu’ils étaient venus «pour attaquer les lieux», a dit à Melad l’employé qui était sur les lieux de l’attaque. Les musulmans ont tenté de se frayer un chemin dans le bâtiment alors que les religieuses continuaient d’appeler à l’aide. La foule a saccagé le bâtiment au complet et a volé les caméras de sécurité, les équipements électriques et une antenne parabolique sur le toit de la résidence, entre autres biens.

 

 

20 000 musulmans attaquent une église en Egypte

 

 

Nota bene:

Le chiffre de 20 000 de l'agence AINA parait exorbitant.

The Egypt Independant est plus prudent et ne donne pas de chiffres exacts.

Depuis février 2011 le bilan est maintenant porté à 6 églises vandalisées, 2 monastères attaqués, 3 pogroms, des dizaines de filles enlevées. 90 000 coptes ont fui le pays depuis la révolution islamique.

 

(Assyrian International News Agency)

15.02.2012- traduction Observatoire de l'islamisation

 "Une foule de près de 20.000 musulmans radicaux, principalement salafistes, a tenté ce soir de  brûler l'Église de Sainte-Marie et Saint-Abram (photo) dans le village de Meet Bashar, dans la province de Sharqia. Ils réclamaient la mort du révérend Guirgis Gamil, pasteur de l'église, qui a été incapable de quitter sa maison depuis hier. Près de 100 Coptes terrorisés ont cherché refuge à l'intérieur de l'église, tandis que les émeutiers musulmans jettaient des pierres pour tenter de pénétrer dans l'église, afin d''agresser les Coptes et de brûler le bâtiment. Une maison près de l'église copte et la maison du concierge de l'église ont été incendiés, ainsi que trois voitures.

La foule demandait le retour de Rania Khalil Ibrahim, âgée de 15 ans, à son père. Elle se trouve chez la Direction de la sécurité depuis hier. Née chrétienne, Rania s'était "convertie" à l'islam  trois mois après la conversion de son père  il y a deux ans, qui est en charge de sa garde. Elle avait disparu du village  samedi, aprèsêtre partie pour faire du shopping. Selon le révérend Guirgis Gamil, elle avait un désaccord de son père, qui avait arrangé un mariage pour elle avec un homme musulman.

Son père, Khalil Ibrahim, est allé à la police le samedi et a accusé le révérend d'être derrière sa disparition, et a dit qu'elle était allée vivre avec sa mère copte.

Hier une foule de 20.000 salafistes s'est rendue au domicile du prêtre et détruit ses meubles et sa voiture, au milieu de l'église et il jeté des pierres. Ils ont démoli une grande partie de la clôture l'église.Dans la soirée, les forces de sécurité ont annoncé qu'ils avaient trouvé Rania au Caire et qu'elle n'avait pas été enlevée par des chrétiens; elle a été amenée au poste de police dans Meet Bachar.

"Après avoir entendu ces nouvelles, hier tout le monde était soulagé", a déclaré copte militante Waguih Jacob. "Toutefois, les Coptes constaté que les musulmans ne se sont pas dispersés complètement, mais étaient en vol stationnaire dans toutes les rues." La sécurité quelques forcé qui étaient stationnés en face de l'église ont été rejetées comme le village semblait revenir à la paix."